La séance inaugurale du Conseil régional a donné lieu en ce début d'après-midi à la première querelle de procédure lancée par Marine Le Pen qui cherche à se poser en seule véritable opposante à la Région et à marginaliser la majorité présidentielle. La séance a été suspendue en début d'après-midi, à la demande de l'opposition (UMP – NC) après un incident soulevé par Marine Le Pen. Les élus venaient d'entériner la composition de la Commission permanente avant de s'atteler au vote de deux délibérations prévoyant des délégations de pouvoir à Daniel Percheron et à la Commission permanente.
Ces délégations de pouvoir permettent au président du Conseil régional et aux élus membres de la Commission permanente de prendre certaines décisions sans avoir à passer leurs décisions au vote en séance plénière du Conseil régional.
Marine Le Pen a pointé le fait que ce type de délibérations, qualifiées de « délibérations ordinaires », auraient dû être transmises aux élus 12 jours avant qu'elles ne soient soumises au vote. Code général des collectivités locales en main, Marine Le Pen a tenu tête à Bernard Roman sur ce point et menacé d'un recours au tribunal administratif. .
Les élus de l'UMP et du Nouveau Centre ont demandé une suspensions de séance pour discuter ensemble de leur position.
Après la suspension, Patrick Tillie, élu Europe Ecologie et avocat dans le civil, a sorti les textes précis du code des collectivités pour répliquer à Marine le Pen, expliquant que le code des collectivités permettait le vote en l'état.
Déjà, avant la suspension de séance, Daniel Percheron avait proposé que les deux délibérations soient votées en l'état pour ne pas bloquer le fonctionnement de l'institution et que le débat sur le fond soit à l'ordre du jour de la prochaine séance pleinière prévue la troisième semaine d'avril.
Au final, le Front National a refusé de participer au vote, l'UMP et le Nouveau Centre ont voté contre, rejetant le principe d'une délibération "provisoire" mais, à la majorité, les deux textes sont passés.
Il a fallu, tout de même, corriger la mouture initiale de la délibération qui contenait une énorme coquille. Elle autorisait le président du conseil régional à souscrire des lignes de trésorerie pour les besoins à court terme d'un montant annuel maximal de 250 000 millions d'euros... Au lieu de 250 millions.
Florence Traullé